Hypnose et arrêt du tabac : pourquoi certains changent “comme par magie” et d’autres ont besoin de temps ?
- Christophe Maillard
- 29 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 oct.
Certaines personnes racontent qu’elles ont arrêté de fumer en une séance. Comme par magie, tout s’est stoppé net et elles n’ont plus jamais retouché une cigarette de leur vie. Qu’est-ce qui explique que ce « truc magique » se produise pour certains, alors que pour d’autres – la grande majorité – il faudra plusieurs séances pour y parvenir ? Et qu’est-ce qui fait que, malheureusement, il y ait parfois des rechutes ? Est-ce que c’est le praticien qui est mauvais ? Est-ce l’hypnose qui ne fonctionne pas ? Ou bien, si ça n’a pas marché en une fois, cela veut-il dire que ça ne marchera jamais ?
L’explication se trouve dans la théorie des stades du changement de Prochaska et DiClemente. Leur travail, d’abord mené en addictologie, s’applique à tout processus de transformation personnelle.
Quelles sont les différentes étapes du changement ?
Pré-contemplation.
La personne ne réalise pas qu’elle a un « problème » et ne voit que les bénéfices de son comportement. Ce sont les autres qui lui renvoient : « Tu fumes trop », « Tu bois trop », etc. Ces personnes viennent rarement consulter par elles-mêmes. Et même si elles poussent la porte d’un cabinet, souvent sous l’impulsion de leur entourage, elles sont encore très loin du changement.
Contemplation.
Ici, la personne commence à percevoir les conséquences négatives de son comportement. Elle hésite : « Si je continue à fumer, est-ce que je verrai mes petits-enfants ? », « Si je continue à manger ainsi, je risque l’infarctus ». C’est la phase de l’ambivalence, de la balance décisionnelle. Elle peut durer longtemps, parfois des années. L’hypnose peut alors être un précieux accélérateur, en aidant la personne à avancer plus vite vers la suite.
Préparation.
La décision de changer se précise. La personne se projette dans l’action : « Je vais essayer l’hypnose, les patchs, ou une autre méthode. » C’est souvent à ce moment que se produisent ces arrêts soudains, qui paraissent magiques. Mais il n’y a aucune magie : simplement, la personne est prête.
Action.
Le changement est en marche. La personne arrête ou réduit, elle met en place un nouveau style de vie. Mais ce n’est pas la fin du chemin : tout changement entraîne des conséquences. Il faut aussi apprendre à dire au revoir à « l’ancien soi », et cela demande un vrai travail d’adaptation.
Maintien.
La nouvelle habitude s’ancre dans le temps : « J’ai arrêté depuis deux mois. »
Mais les tentations demeurent. À ce stade, poursuivre l’accompagnement et s’appuyer sur son entourage sont des clés essentielles.
La rechute.
Oui, elle fait partie du processus. Elle génère souvent culpabilité et découragement. Pourtant, une rechute n’est pas un retour au point zéro. Chaque tentative enrichit, apporte des apprentissages précieux sur soi et prépare un futur changement plus solide
Changer est rarement un chemin linéaire. Il ressemble davantage à une spirale qu’à une ligne droite : parfois on avance vite, parfois on revient un peu en arrière, mais chaque pas compte. L’hypnose accompagne ce mouvement naturel, en rendant le chemin plus fluide, plus conscient, plus sécurisant. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas d’échec, seulement des étapes, et chacune d’elle rapproche de la réussite.
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