De praticien à hypnologue: le chemin d'un équilibre retrouvé.
- Christophe Maillard

- 15 oct.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 nov.

Praticien ou hypnologue ?
Si vous avez déjà cherché un professionnel de l’hypnose sur internet, vous avez peut-être remarqué qu’il existe des praticiens, des maîtres praticiens… et parfois des hypnologues. Alors, quelle est la différence entre tous ces termes ? Et pourquoi ne devrait-on pas employer le mot « hypnothérapeute » ? Tout simplement parce que nous ne sommes pas reconnus comme des thérapeutes au sens médical du terme.
Le technicien: les bases du changement hypnotique.
Dans toutes les écoles de formation en hypnose, on passe par plusieurs niveaux. Le premier est celui de technicien. C’est là qu’on apprend à mettre une personne en état d’hypnose, ce qui, avec le recul, est probablement la partie la plus simple de ce métier.
On apprend aussi à communiquer, à adopter une posture qui facilite l’échange, car une séance d’hypnose, avant tout, c’est une séance de communication entre deux êtres humains.
Et quand cette communication se met à vibrer, quand on ressent cette synchronisation entre deux personnes, c’est souvent un moment magique, pour les deux. À ce niveau, on apprend également à définir un objectif, à aider la personne à mieux cerner sa problématique, et à découvrir les premiers protocoles de changement.
Le praticien: le changement.
Le deuxième niveau est celui de praticien. On y approfondit la technique, la posture d’accompagnant, et surtout la compréhension de la communication humaine. On découvre l’importance des croyances, des valeurs, des buts motivationnels. On apprend de nombreux protocoles : pour les traumas, les régressions, les futurisations, les deuils, etc. Beaucoup d’outils, beaucoup de méthodes efficaces pour faire changer les gens.
Et pourtant, quelque chose me gênait. Pourquoi vouloir absolument « faire changer » ?
Et change-t-on vraiment, au fond ?
Cette tension intérieure s’est apaisée quand je suis devenu hypnologue.
L'hypnologue: comprendre, relier, intégrer.
C’est d’abord une formation plus complète, où les neurosciences viennent éclairer la pratique. On y comprend sur quoi s’appuient réellement les protocoles.
Par exemple, lorsqu’on visualise une action — comme s’imaginer marcher — alors le cerveau s’active comme si on marchait réellement. Les mêmes circuits neuro-hormonaux sont engagés. C’est fascinant, non ?
Et c’est exactement ce qui se passe, en hypnose, quand on imagine son avenir
positivement : on l’expérimente déjà, intérieurement.
D’ailleurs, nous le faisons tous sans le savoir, et de manière négative: qui ne s’est jamais imaginé échouer à un oral, à un entretien, ou au permis de conduire ?
L’esprit, déjà, crée l’expérience.
Être hypnologue, c’est aussi avoir étudié la psychopathologie en profondeur, pour savoir ce qui relève de l’hypnose et ce qui ne relève pas de notre champ d’action. Cela évite les maladresses qui pourraient avoir des conséquences graves — comme d’induire une transe chez une personne souffrant de schizophrénie, par exemple. Mais surtout, c’est apprendre à lire autrement, c'est apprendre à utiliser des grilles de lecture.
Les grilles de lecture: voir autrement.
Une grille de lecture, c’est une façon de comprendre le discours de la personne.
De repérer là où agit sa problématique.
De voir le fil invisible derrière les mots.
Pour cela, on s’appuie sur des modèles, les stades de développement de Piaget, les étapes psychosociales d’Erikson, le plan de traitement de Janet, ou encore les différents modèles du changement.
Autant de repères qui permettent de construire une stratégie d’accompagnement sur mesure — claire, respectueuse, et cohérente.
Le changement oui, mais aussi l'intégration.
Devenir hypnologue m’a fait comprendre que le changement n’est qu’une partie de l’hypnose. L’autre, tout aussi essentielle, c’est l’intégration.
Ou, plus simplement : l’acceptation.
Dans la vie, certaines choses peuvent être changées.
D’autres doivent être acceptées.
La première d’entre elles, c’est le fait que nous sommes mortels. Et pour certains, ce n’est pas si simple à accueillir.
Le deuil aussi parle de cela : accepter qu’une chose a changé, qu’elle ne reviendra pas, et continuer à vivre ici et maintenant malgré cette absence.
Cette notion d’intégration a rééquilibré ma pratique. Il n’est pas seulement question de transformer, mais aussi d’accueillir.
Avant, en tant que praticien, j’avais l’impression de marcher sur une jambe. Aujourd’hui, en tant qu’hypnologue, je marche sur deux.
C’est plus stable.
Plus équilibré.
Pour moi…et surtout pour vous.



J'ai trouvé cet exposé excellent, vraiment clair. Juste une faute de frappe dans la partie hypnologue : écrire de manière (tu as écrit et manière).